Chroniques de vie en Inde

Comment l’Inde se protège de la pandémie

Le géant d’Asie du Sud a été à l’arrêt dès la fin mars. Sur les trottoirs du Vieux Delhi, dortoirs à ciel ouvert et soupes populaires s’installent, et sur l’avenue Chandni Chowk, de longues files d’hommes attendent une distribution de repas gratuits, debout sur les cercles peints en jaunes au sol pour respecter le mètre de distanciation.

«Restez à la maison» ! Le mot d’ordre de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour lutter contre le Covid-19, a provoqué en Inde un exode urbain sans précédent. Des milliers de travailleurs saisonniers se sont retrouvés brutalement sans travail et ont quitté les villes en bus ou à pied pour “renter à la maison”, leurs villages dans les campagnes lointaines.

La distanciation n’étant respectée sur le marché de gros de Koyambedu (quartier de Chennai), les deux- roues ont été interdits, réduisant considérablement le nombre d’acheteurs. Des tonnes de légumes invendus ont été jetés faisant le délice des animaux. Le prix Nobel d’économie 2019, Abhijit Bhanerjee, natif de Bombay, a récemment conseillé à l’Inde de distribuer de l’argent liquide aux 60% les plus pauvres.

Les rues en Inde étant désertées, les animaux s’y sont installés. À New Delhi, une multitude de singes envahissent des bâtiments de bureaux déserts. À Bombay, des paons se perchent sur des voitures en stationnement.

« Restez à la maison » 

Au Sikkim (nord-est), un ours noir de l’Himalaya s’est aventuré dans un bureau.
Dix touristes étrangers n’ont pas respecté le confinement et se promenaient dans les rues de Rishikesh, ville au pied de l’Himalaya rendue célèbre par les Beatles qui y font une retraite spirituelle en ashram en 1968. Les touristes ont dû écrire 500 fois “Je n’ai pas suivi les règles du confinement, je suis désolé”.

L’Everest dans l’Himalaya est vu depuis la vallée de Katmandou pourtant située à 200 km de distance. Grâce à la baisse de la pollution et au confinement, cette situation n’avait pas été observée depuis 30 ans!

L’Inde s’illumine contre les «ténèbres du coronavirus» le 5 avril à 21h du soir. Ce moment rappelle la grande fête des lumières hindoue de Diwali, qui célèbre la victoire du bien contre le mal. Des bougies et des lampes traditionnelles ont été allumées pendant neuf minutes dans les principales villes indiennes.

Dès le 8 juin, les déplacements dans toute la région de Mumbai ont été à nouveau autorisés. Les Mumbaikars aisés ont pu retrouver leurs résidences secondaires d’Alibag en bord de mer ou dans les collines de Matheran, même si cette période de mousson n’est pas l’idéale.