François Ioset
Chiropracteur
Chiropracteur suisse,François Ioset a ouvert son cabinet en pleine crise des gilets jaunes, fin 2018, à Sainte-Marie. Il œuvre depuis à démystifier une profession méconnue.
A l’évocation du terme, un peu barbare il faut l’avouer, de chiropracteur, nombre de quadra ou quinquagénaires feront automatiquement le lien avec une ancienne pub des années 90’ dans laquelle, pour n’avoir pas choisi le bon véhicule fourgonnette, un artisan se faisait horriblement malmené par un professionnel baraqué en blouse blanche.
« On est aux antipodes de la réalité » rassure François Ioset.
Originaire de Suisse francophone et installé à La Réunion depuis quelques années, le chiropracteur a ouvert fin 2018 son cabinet au cœur du nouveau quartier de Beauséjour à Sainte-Marie. Et, alors qu’à l’extérieur, s’exprimait la souffrance de « gilets jaunes » en colère, François Ioset s’attachait à atténuer d’autres souffrances. Corporelles celles-ci. Celles de ses premiers patients.
« Ma priorité est de prévenir les douleurs
du corps »
Comme il redoublait d’efforts pour démystifier une discipline paramédicale encore méconnue, voire entachée d’a priori. « La chiropractie, c’est à la fois un art, une philosophie et une science » explique François Ioset. « La philosophie consiste à postuler que le corps humain dispose de ressources propres et d’une réelle capacité à se guérir lui-même. L’art c’est ce que nous appelons « l’ajustement », c’est-à-dire une technique permettant d’aider le corps, et tout particulièrement les articulations, à retrouver une certaine mobilité qui faciliteront la guérison. Enfin, la science repose sur l’ensemble des
connaissances anatomiques, physiologiques… qui vont nous permettre d’analyser et d’agir en conséquence sur les dysfonctions articulaires principalement en relation avec la colonne vertébrale« .
Avec la crise sanitaire, la discipline a plus que jamais démontré sa pertinence. « Le télétravail a généré une sédentarisation de l’activité professionnelle » complète François Ioset. « Les gens sont assis très longtemps à un poste de travail improvisé à leur domicile. Ils sont souvent mal installés et n’ont de surcroit plus cette petite mobilité inhérente au travail en entreprise, comme le passage dans les bureaux voisins ou encore les rendez-vous à la machine à café. Cela paraît anodin mais le résultat est que les troubles dit « musculosquelettiques » grimpent en flèche et que les « douleurs » en tout genre explosent » assure François Ioset.
EFFICACE AUSSI CONTRE LES MIGRAINES ET VERTIGES
Identifier des dysfonctionnements articulaires pour leur redonner une mobilité adéquate, voilà qui ressemble à s’y méprendre à l’ostéopathie. « Les deux disciplines restent assez proches et sont parfois opposées à tort, estime François Ioset. « Malgré des visions qui diffèrent sur certains points, le but reste le même pour ces deux professions cousines. Rétablir un équilibre permettant au corps de retrouver son plein pouvoir d’auto-guérison dans la limite du possible. Pour nous chiropraticiens, ce processus passe essentiellement par l’influx nerveux qui doit pouvoir circuler librement entre notre système nerveux et notre corps. D’où l’importance d’avoir une colonne vertébrale en pleine forme ».
La chiropractie demeure encore méconnue à La Réunion, malgré
l’implantation, ces dernières années, d’un nombre conséquent de professionnels. « La profession est règlementée. Le dernier décret date de 2011 et impose une formation à bac +5 » précise François Ioset. Dès juillet, le chiropracteur doit relancer des mini-séminaires destinés au grand public et visant à expliquer les objectifs de la discipline. « Actuellement, je reçois dans ma clientèle pas mal de sportifs ainsi que des réunionnais en souffrance, qui me sollicitent soit directement soit sur le conseil d’un médecin ou d’un kiné. Ce que je souhaite faire passer comme message dans mes prochains séminaires c’est expliquer que la chiropractie n’a pas que des vertus curatives mais doit aussi être utilisée à titre préventif. C’est toujours mieux d’éviter la douleur que de soigner la douleur. Enfin, j’aimerais sensibiliser les réunionnais au fait que la chiropractie ne cible pas seulement les douleurs dites « musculosquelettiques ». Elle se révèle également très efficace pour traiter des maux de têtes récurrents, des migraines ou des vertiges. Le périmètre est en fait très large mais l’association entre tel type de douleur et la consultation d’un chiropracteur reste à construire ».
Sachez enfin que la discipline ne s’adresse pas seulement aux adultes. François Ioset reçoit régulièrement dans son cabinet de très jeunes enfants. Il accueillera en outre, à partir de septembre, une collègue spécialisée dans le soin des femmes enceintes et des bébés.