Survivre et s’épanouir

Découvrez le témoignage de Mylène, confrontée à des défis inattendus lors de son accouchement, qui l’ont poussée à créer un groupe de parole appelé « Mères Libres ».

Pouvez-vous partager brièvement votre expérience d’accouchement difficile ? Ma grossesse a été une expérience incroyable, mais l’accouchement a été tout autre. Après 48 heures de contractions intenses, une équipe médicale est intervenue en urgence, m’informant que je devais subir une césarienne d’urgence en raison des battements cardiaques rapides de mon bébé. Pendant l’intervention, j’étais consciente mais dans un état de semi-conscience en raison des prises de sang constantes. Après trois jours d’angoisse et de séparation, nous avons enfin été réunis, mais j’ai rapidement développé une infection sévère appelée endométrite. Ce fut le début d’une période difficile et angoissante.

Comment avez-vous géré les émotions et les défis pendant cette période ? Je ne sais pas si elles ont été gérés, mais en tout cas elles ont été traités avec la parole. Mon compagnon et moi avons tout les deux des façons de s’exprimer et d’exprimer nos émotions complètements différentes. Nous avions fait comme nous pouvons, sur le moment, on ne conscientisait pas ce que nous étions en train de vivre, c’est le retour à la maison qui a été très intense et le contre coup était violent. À ce moment là, nous avions fait avec ce que nous avons pu. Parfois à travers la parole, parfois à travers les cris, parfois à travers de l’amour et de la tendresse, nous avons essayé de faire ce que nous pouvions pour être présent l’un pour l’autre, car c’est seulement comme ça que nous pouvions être présent pour notre fille, il fallait qu’on aille mieux et qu’on trouve des solutions pour pouvoir être là pour elle.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui pourraient être confrontées à une situation similaire ? Mon premier conseil serait de rejoindre des communautés comme Mères Libres, où vous pouvez vous exprimer librement et trouver du soutien. Cependant, le conseil le plus important que je pourrais donner serait d’accepter la situation telle qu’elle est et de prendre le temps nécessaire pour la traverser, guérir et retrouver votre équilibre. Je vous assure que les choses finiront par s’améliorer, mais il est essentiel de ne pas refouler vos émotions, même si vous vous sentez submergée. Votre santé mentale est une priorité absolue. Accordez-vous du temps et soyez bienveillante envers vousmême. Ne vous mettez pas la pression pour sortir rapidement de cette période difficile. Vivez-la, comprenez- la et mettez en place des stratégies pour éviter de futures difficultés.

Quelle est votre perspective sur l’importance de sensibiliser les gens aux accouchements difficiles et de créer des communautés de soutien pour les femmes qui les traversent ? Cette question occupe désormais une place centrale dans ma vie. Depuis que j’ai fondé Mères Libres, je ressens un appel profond à offrir un espace sûr et ouvert aux jeunes parents confrontés à ces traumatismes, où ils peuvent librement exprimer leurs préoccupations et leurs questionnements. Pendant cette période difficile, nous avons ressenti un manque crucial de soutien, car peu de personnes comprenaient véritablement ce que nous vivions. Aider d’autres parents en détresse est devenu ma principale source de motivation, et j’espère pouvoir le faire de manière efficace à travers Mères Libres.

Quels conseils donneriez-vous aux nouvelles mamans qui envisagent d’allaiter et comment cette expérience a-t-elle affecté votre bien-être physique, émotionnel, et votre perception de l’allaitement suite à un accouchement difficile ? Pour les nouvelles mamans envisageant l’allaitement, je leur conseillerais de ne pas se mettre trop de pression et de se rappeler qu’elles sont incroyables et fortes, même si tout ne se déroule pas comme prévu. Il est également important de se renseigner auprès de professionnels de la santé spécialisés en lactation, sages-femmes ou infirmières puéricultrices, qui peuvent fournir un soutien et des conseils précieux pour démarrer et poursuivre l’allaitement. Il est judicieux de discuter de son projet d’allaitement dès l’arrivée à l’hôpital afin que l’équipe médicale puisse prendre les mesures nécessaires pour aider au mieux la maman dans son projet.

En ce qui concerne l’impact de l’allaitement sur mon propre bien-être physique et émotionnel, cela a été une expérience à la fois épuisante et enrichissante. Malgré les douleurs physiques liées à l’endométrite, le lien fort que j’ai ressenti avec mon bébé pendant ces moments a été précieux pour mon bien-être émotionnel.

Après avoir vécu un accouchement difficile, ma perception de l’allaitement a certainement changé. Alors que j’avais initialement prévu d’allaiter exclusivement pendant les deux premiers mois puis de passer au mixte, l’expérience m’a donné envie d’allaiter exclusivement, sans a de temps, si nous devions avoir un deuxième bébé. Je souhaite revivre cette connexion profonde avec mon enfant, et cette fois-ci, je désirerais prolonger cette expérience aussi longtemps que possible.